russian travel

siberian architektur

lettre ouverte

Kultkul le 10 (+7H)

Me voilà au fin fond de la siberie. Tout près du baikal, allongée sur un lit avec des ventouses sur le dos. Qui l’aurai cru ?

Je suis balade.
J’ai attrapé une angine à moscou en fin de séjour. Fièvre et maux, je me suis soignée aux antibio durant mon voyage en transsiberien… mais que néni.. m’en suis toujours pas remise.

Bref ce doux voyage en train -aux rencontres éphémères mais précieuses, aux paysages chahutés par les remous- m’a amené ici, chez nina et victor, russes d’irkutsk.
Ils vivent dans un village d’isba (maison à l’année) et de datcha (maison de campagne): KULTKUL.

Ils habitent une isba en bois avec un très beau jardin potager où légumes et fleurs sont 2 fois plus gros que sur mars… et bien sur au fond du jardin, le fameux bano russe (chaque famille ont le leur).

Le premier soir, j’y ai été invitée pour dégraisser mes bronches (car après l’angine, rhume bronchite toux… bref la totale !).
On entre dans une cabane (en bois). On dépose ces affaires dans une première pièce, nu, on rentre dans une seconde plus chaude avec bassines d’eau froide pour pénétrer ensuite dans une troisième surchauffée avec banc en bois –oblige- où un poele réchauffe des bassines d’eau d’eucalyptus, le tout dans une vapeur agréablement étouffante.
Enfin on se frotte le dos avec un bouquet de fines branches de bouleaux trempées dans l’eau frémissante. « Ces bouquets séchaient tout l’été sous le plafond de l’entrée. C’étaient leurs feuilles qui, gonflées d’eau bouillantes, embaument toute le pièce de leur senteur pénétrante » andrei makine.
Bien être total et peau à la douceur extrême.

Bien qu’il fasse gris, bien la fatigue, je me promène, je n’arrête pas. Mais Nina s’occupe de moi. Repas succulents, tisanes aux fruits et plantes magiques, gouttes pour le nez, cataplasmes… le tout, bio à souhait.

A deux pas, le baikal (comme ils l’appellent ici) est le miroir du ciel, s’il fait gris il est gris, si il fait beau il est bleu transparent. Une étendue d’eau pure qui parait-il dégage une très bonne énergie. Car ici c’est le début des terres chamaniques.

Aujourd’hui je pars et suis les voies ferrées abandonnées vers les presqu’iles chamska. Moustiques marais bouleaux champs fleuris…
Un peu plus loin… une équipe d’archéologues et à terre, 3 squelettes… pur délire. Qui sont-ils? de quand datent t’ils ? Ils n’en savent pas trop, peut être du néolithique, le tout part en laboratoire… mais paraît-il la terre ici en est rempli, les chamans l’ont dis.
Plus loin encore, je trouve un arbre votif où rubans de toutes les couleurs sont noués comme autant de messages vœux adressés aux esprits.
Pause.
Baikal sacré, la perle de la sibérie est devant moi.

Quelques photos.

Le voyage-temps fait et défait l’homme. Tout est de l’ordre du ressentir, de la découverte, de la contemplation. Voyage qui me dit qu’en fait je suis partie pas pour voir nos différences mais pour voir à quel point nous sommes semblables.
Ella Maillart disait « partout où les hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi »...

Demain je pars voir en bouratie, me rapprocher des mythes et légendes, pénétrer dans la taiga, forêt primaire, boire une eau aux milles vertus et voir -après les églises orthodoxes - mon premier temple bouddhique (avant la mongolie) où j’allumerai un encens pour un monde plus juste.

sur les traces du premier homme de siberie

kultkul chambre

et tout pres baikal

Kultkul
nina, victor
et au loin baikal
et tout prés baikal
drapé dans un nuage de brume

datcha ou isba ?

dimanche 9 juillet: kultkul

trans-siberian party one

5 juillet
Trans-siberien

1er jour
23H30
Je quitte moscou.
4 couchettes, rideau et fausses fleurs blu
En fond sonore fm moscou
« Billets d’humeurs incorrects » de Tatiana Tolstoi
C’est parti pour 4 nuits …

Vision du train
Lecture passive
Forêts et plaines se cotoient

En quête d’un royaume perdu ?
D’un jardin suspendu ?
Sentiment d’appartenance au monde

Premier arrêt sur la matin. il fait froid.
Les babouchkas ont des bas et des fichus
Peluches par milliers sur les quais

D’un coté le ciel bleu
Des jardins des potagers
De l’autre la pluie, des buildings
Usines où tout est gris

(l’errance n’a pas de fin)

Vallons vallées vastes étendues
datcha désertées
mises à feu

Le temps ici est entre parenthèse
Quelle heure il est ?
Je ne sais plus…

De vallon en collines et bientôt l’Oural
Enfin la sibérie

Vitesse lente du train
Mon cerveau en suspend s’évapore
Tel un point sur la ligne
En lévitation

2eme jour

La sibérie
Matière et trace
Routes en terre
Terre de boue

Que de patates dans les jardins
Fraises fraises des bois et myrtilles
Douces et sucrées

Doucement passent les heures
Qui sont passées sans qu’on les voit
Et cette nuit dans le brouillard
Nous en avons perdu 3

Toujours aller plus loin
Cherchant « la vallée de la lune » ?

Dérive du voyage
Je me sens disparaître
Dans l’inconnu démesuré

Défilement du paysage
flux du voyage
Cahin-caha
Je ne dors pas

3eme jour

Un seul chemin
Ces grandes terres
Familles entières
Cuisinant (dans chaque wagon)
Odeurs remuantes
Soupes, poulets frits et poissons fumés

Ephémères mais précieuses rencontres (sur la ligne)
et déjà plus personne
Le lendemain
(« à rechercher ailleurs et autrement »)

derniere nuit a moscow

compagnon de route

dream

bougeant les lignes
déplaçant les mots
je cherche la clé
dans la jungle de mes rêves
ils changent de place
se transforment
et se taisent
"les portes ne me sont pas encore ouvertes toutes" (elena katsuba)

moscou
3 juillet

au kremlin...

"il y a un palais de pierre appelé "chambre d'or" sur ses murs se trouvent les images de tous les grands princes et des tsars de moscou... luminaires célestes, de la terre et du ciel..." Samuel Masciewic XVII eme siecle.

colour blu

laissant la part du ciel à la terre
au loin la ligne dessine l'horizon
où milieux et choses cohabitent et explosent
l'espace est plein de ces débordements

de part et d'autre le paysage
qui à chaque coup d'oeil ouvre et s'exhibe
les mêmes configurations
forêt, forêt, et encore forêt et
datcha parsemées.

from peterhof

Baroque et rococo à souhait, ce jardin fût dessiné et réalisé par un français Alexandre Leblond en 1705.




' il faut être avec un amoureux, pour s'adonner à ces jeux d'O...'
car ce jardin aime jouer des tours…
poser un pied sur un lit de galets
multitude de petits jets d'eau
assis tranquillement sous une umbrella en fer forgé
d'un coup tu es aspergé...
fontaines amusantes (il y en a 64)
tout pour museler la noblesse du XVIII eme
luxe et volupté

color grey